Un article sur un élément important (voir fondamental) en photographie et qui prête très souvent à confusion, la différence entre exposition et luminosité.

Définition de l’exposition

L’exposition en photographie désigne la quantité totale de la lumière reçue par la surface sensible (film, capteur, etc…) pendant la durée de la prise de vue pour former une image latente (image en devenir présente sur un support photographique exposé non développé). L’exposition se mesure en lux.seconde (lx.s) et peut être déterminée (calculée) par l’indice de lumination ou luminance (indice de lumination ou luminance en abrégé IL ou EV de l’anglais Exposure Value est un nombre qui caractérise un couple ouverture/temps de pose).

Cette définition est également valable pour un support photographique papier sur lequel on fait le tirage d’un négatif pour obtenir une photographie puisqu’on va exposer le papier via l’agrandisseur (à travers le négatif) pour le développer à son tour. Dans le cas d’une photographie numérique, dans le cadre du post-traitement (développement  LR), ce terme ne sera plus approprié, on parlera plutôt de luminosité (modification de luminosité). Contrairement aux idées reçues, l’exposition ne pas être modifiée après la prise de vue quel que soit le support photographique utilisé !

Mesure de l’exposition

La mesure de l’exposition se fait à l’aide d’un posemètre. Ce dernier va nous donner l’indice de lumination (IL), souvent sous la forme Exposure Value (EV), ainsi que le couple ouverture/temps de pose pour une sensibilité donnée lors de la mesure.

Dans la pratique, on peut faire deux types de mesure. La mesure en lumière incidente (mesure de l’éclairement), et la mesure en lumière réfléchie (mesure de la luminance du sujet).  Le posemètre peut être indépendant (à main, souvent avec une fonction flashmètre) ou intégré dans un boitîer photographique. Le posemètre intégré dans un boitîer photo permet uniquement de faire une mesure en lumière réfléchie. Ce dernier peut être couplé de manière semi-automatique (mode prioritaire).

Si la mesure en lumière réfléchie de par la mise en oeuvre (intégration dans le boitîer photo) est plutôt pratique, elle n’en demeure pas simple pour autant ! En effet, elle demande une interprétation constante à chaque mesure ! La mesure dépend directement de la lumière renvoyée par le sujet (voir cet article). Pour éviter toute interprétation, il est préférable de privilégier la mesure en lumière incidente, qui permet de déterminer avec précision la quantité de lumière et d’assurer une exposition optimale.

Mesure en lumière incidente vs mesure en lumière réfléchie

Exposition optimale

Faire une exposition optimale (optimisée), c’est enregistrer un maximum d’informations sur le support afin de pouvoir restituer le rendu souhaité au développement quel que soit le support photographique. En photographie numérique, cela consiste à maintenir les hautes lumières aussi proches que possible de la saturation (écrêtage), sans réellement l’atteindre (voir l’article : Exposer à droite). On dit alors qu’on expose pour les hautes lumières. Lorsque l’on photographie avec un film négatif couleur ou noir et blanc, il faut exposer pour les ombres. Le film a une meilleure tenue dans les hautes lumières que dans les ombres (sauf exception).

Exemple : Un cas classique, un modèle devant une fenêtre comme seule source de lumière. Pour faire une prise de vue numérique, on mesure pour les hautes lumières (visuel de gauche), et pour une prise en vue argentique au négatif (couleur ou noir et blanc), on mesure pour les ombres (visuel de droite).

Mesure pour les hautes lumières vs mesure pour les ombres

L’erreur la plus courante depuis l’avènement du numérique, c’est d’exposer pour un rendu souhaité en validant sur le LCD du boitîer photo. Ce type de pratique engendre systématiquement une sous-exposition du fichier numérique. Quel que soit le type de rendu souhaité (clair, sombre), il est préférable d’optimiser l’exposition par mesure au posemètre et de travailler le rendu au développement. Cette pratique est valable également pour la photographie argentique, et contrairement à ce que j’ai pu lire sur le web, on ne sous-expose pas en argentique pour un rendu sombre ! La sous-exposition quel que soit le support est contre productif (un article sur le sujet concernant la photographie numérique).

Développement, rendu et luminosité

Le développement est la phase ultime pour obtenir le rendu et la luminosité souhaité pour notre image. Il est clair que cela nécessite un support (fichier, film) convenablement exposé, c’est-à-dire dont l’exposition a été optimisée.

Deux exemples de portrait studio, l’un réalisé sur film négatif noir et blanc et l’autre sur fichier numérique. Dans les deux cas, on trouve à côté du négatif/RAW le rendu souhaité qui a été retenu pour l’image finale, ainsi qu’une version plus claire et plus sombre en dessous. On pourra noter la constance dans les hautes lumières que ce soit pour les tirages argentique ou numérique. Un support initial sous-exposé n’aurait pas permis de proposer les variations de rendu sans altération visible sur l’image finale.

Exemples de rendu à partir d’un négatif noir et blanc 

Exemples de rendu à partir d’un fichier RAW

Conclusion

Une photo dont le fichier numérique initial a été sous-exposé se reconnaît par des hautes lumières enterrées (voir mortes), un manque de nuances des tons moyens jusque dans les ombres et qui se traduit par des artefacts et/ou aplats dans ces différentes zones de l’image. Ce type d’image supporte très mal la compression JPG.

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